Directive efficacité énergétique: de nouvelles obligations de reporting pour les centres de données nécessaires mais…pas (encore) suffisantes!

La directive européenne efficacité énergétique (appelée Energy Efficiency Directive en anglais – EED) a introduit en 2012 de nombreuses mesures visant à atteindre les objectifs de l’Union Européenne en matière d’efficacité énergétique et de lutte contre le changement climatique. Parmi elles, figurent notamment l’obligation d’audit énergétique pour les grandes entreprises, des exigences en matière de gestion des réseaux de froid et de chaleur, des obligations d’économie d’énergie, et des mesures visant à mieux informer les consommateurs.

Après l’introduction de modifications partielles en 2018 (voir détails ici), une version complètement révisée est entrée en vigueur en octobre 2023 après près de 2 ans de négociation (voir détails ici). Cette nouvelle version introduit de nouvelles obligations à destination de certains propriétaires et gestionnaires de centre de données, tandis que l’Acte délégué adopté le 14 mars 2024 apporte des compléments en matière de reporting d’indicateurs dits de “durabilité et performance” (cf. détails ci-dessous).

En exigeant le reporting de différents indicateurs et données, l’acte délégué à la Directive Efficacité Energétique (DEE) devrait permettre à la Commission Européenne d’avoir accès à des informations plus détaillées sur la consommation énergétique des centres de données, leur capacité de stockage d’électricité et de récupération de chaleur et les bénéfices potentiels apportés aux réseaux électriques (suppression de pics de puissance, régulation de fréquence…)(1). Cependant, des clarifications et améliorations seraient nécessaires pour rendre cet exercice de reporting plus robuste et utile en vue de mettre en place des mesures réellement efficaces et frugales. Tout d’abord, une meilleure harmonisation et adéquation des méthodes de reporting avec la réalité physique et temporelle des phénomènes en jeu (directes et induits) au niveau local et systémique serait primordiale. Les pratiques en matière de contrats d’achat d’énergie et garanties d’origine devraient aussi être assainies et renforcées pour éviter les effets trompeurs voire contre-productifs. Même si cette directive est historiquement axée sur les sujets énergétiques, il serait nécessaire qu’elle s’appuie sur des approches de type multi-critères et analyse de cycle de vie afin d’éviter les transferts d’impacts. Pour ce faire, l’obligation d’utiliser des données d’inventaires basées sur des méthodes robustes et des données fiables, transparentes, représentatives de l’évolution des pratiques et auditées par des tiers indépendants qualifiés serait primordiale. Aussi, au regard des importantes incertitudes et variations pesant sur certains paramètres clés, des analyses de sensibilité seraient nécessaires pour des prises de décisions pleinement éclairées sur le long terme. Afin de maximiser son effet tout en réduisant la lourdeur administrative pour les acteurs concernés, une meilleure articulation et harmonisation avec les autres cadres réglementaires européens et nationaux paraît essentiel. Enfin, au-delà du reporting, des mesures coercitives permettant de mieux réguler les usages non essentiels et préjudiciables (tels que la fourniture de services en ligne de génération de vidéos frauduleuses à partir d’IA Générative par exemple) devraient être rapidement mises en place avec une portée extraterritoriale.

Points clés(2)

  • Bien que l’annexe à l’acte délégué prévoit le reporting d’informations relatives aux fonctions apportées au réseau électrique en matière de stabilité, fiabilité et résilience du réseau électrique (décalage de pics de consommation, régulation de fréquence…), un reporting de la consommation et de la puissance appelée à une maille géographique et temporelle plus fine (à minima au pas horaire) serait nécessaire pour une prise de décision pleinement éclairée et la mise en oeuvre d’actions pertinentes. Une analyse fine de la distribution de la puissance électrique des workloads selon leur criticité en termes de latence seraient aussi utiles pour identifier ceux qui sont décalables dans le temps afin de réduire les besoins en puissance électrique (3) et maximiser les quantités d’énergie renouvelable consommées tout en veillant à optimiser les besoins en ressources matérielles associés notamment en cas d’utilisation de batteries stationnaires pour le stockage des surplus d’électricité d’origine renouvelable (4).

  • Même si les indicateurs tels que la consommation totale d’énergie du centre de données et la consommation totale d’énergie des équipements de technologie de l’information (EIT) devraient donner une meilleure visibilité sur l’énergie consommée pour l’alimentation des équipements informatiques, ils ne permettent pas d’identifier l’ensemble des actions permettant d’améliorer l’efficacité et la frugalité, notamment en matière d’architecture et agencement des équipements IT, et de dimensionnement de l’infrastructure de distribution et conversion d’électricité.

  • Même si l’acte délégué a le mérite d’introduire des indicateurs plus fins relatifs à des composants spécifiques tels que les processeurs (Central Processing Unit - CPU), l’acte devrait aller encore plus loin notamment en prenant en compte spécifiquement l’impact des cartes graphiques (GPUs) et les circuits intégrés spécialisés (ASICs) dont les unités de traitement de tenseur (TPUs) qui sont de plus en plus utilisés pour l’entraînement et l’inférence de modèles d’Intelligence Artificielle, notamment les modèles utilisés pour le deep learning et en particulier l’IA générative. En effet, l’indicateur CSERV cité dans l’acte délégué, s’appuie sur les analyses de ‘performances actives’ SERT(5) qui prennent en compte uniquement les CPUs, et les worklets de mémoire & stockage(6). Il est par ailleurs regrettable qu’elles prévoient des exemptions pour les serveurs de type HPC et les serveurs avec Accélérateur Auxiliaire de Traitement (appelés Auxiliary Processing Accelerator – APA) alors que ces types de serveurs sont relativement électro-intensifs en raison de leur forte capacité de traitement et besoin en matière de refroidissement.

  • En différenciant les Garanties d’Origine (GO) des contrats d’achat d’énergie (Power Purchase Agreement - PPA) sans GO, l’Acte Délégué devrait permettre de lever le voile (en partie) sur certaines pratiques douteuses qui permettent à certains acteurs de minimiser leurs impacts via la souscription de contrats d’achat d’énergie ayant des effets contre-productifs(7)(8)(9). Néanmoins, l’acte délégué aurait dû renforcer la définition de GO et PPA, notamment à travers l’introduction d’attributs environnementaux permettant de tenir compte de l’ensemble des impacts induits sur le cycle de vie du système et à partir de données plus en adéquation avec la réalité temporelle et physique(10). En effet, toute production, transport et distribution d’électricité génère des impacts environnementaux(11), et les attributs environnementaux de l’électricité qui transite via les réseaux électriques fluctuent en permanence, notamment en fonction de la demande et de la disponibilité des moyens de production qui y sont raccordés et activés (ou désactivés). Au delà de la révision du système de merit order (12) pour une meilleure prise en compte des externalités négatives (financières et environnementales)(13), des certificats permettant de garantir avec transparence les impacts environnementaux causés par l’électricité délivrée (et idéalement consommée(14)), a minima au pas horaire et idéalement à la maille du noeud de réseau, seraient plus efficaces environnementalement et économiquement (15)(16)(17)(18).

    Note 1: Google a lancé en 2021 le concept de certificats d’attribut énergétique horaire (Time-based Energy Attribute Certificates - T-EACs) de manière à faire correspondre temporellement (au pas horaire) les quantités d’électricité dite ‘sans carbone’’ injectées dans les réseaux avec la consommation électrique de ses centres de données à maille régionale identique (19)(20). Même si cette initiative démontre la pertinence et la faisabilité technique d’une approche horodatée et régionalisée, elle mériterait de prendre en compte les impacts induits au niveau systémique notamment à partir d’une approche cycle de vie à l’instar du framework Carbon Explorer 4.

    Notes 2: l’approche Emissions First (soutenue par Amazon et Meta notamment) est beaucoup plus contestable puisqu’elle repose sur une analyse contrefactuelle des émissions supposées évitées. De plus, la nature à court terme de l’approche est problématique puisqu’elle ne tient pas compte des effets à long terme permettant de décarboner les réseaux électriques sur leur cycle de vie(21). Il en est de même pour l’approche basée sur émissions marginales horaires soutenue par l’ONG américaine WattTime (22) et la société REsurety. Notons par ailleurs que très peu d’informations ont été publiées sur les hypothèses prises pour l’élaboration des taux diffusés en opensource(23) si ce n’est qu’ils seraient compatibles avec les actuelles règles du GHG Protocol pour l’évaluation des émissions dites “de marge d’exploitation” (operating margin)(24)

    Note 3: le guide du GHG Protocol pour la quantification des réductions d’émissions de GES de projets connectés au réseaux électriques (version de 2007)(25) s’appuie sur des méthodes simplifiées et recommande d’utiliser des modèles plus complexes pour examiner de manière intégrée l’effet d’un nouveau projet de production sur le réseau électrique. Par ailleurs, le GHG Protocol(26) exige que la méthode utilisée pour la comptabilisation des émissions de GES associés à l’achat d’électricité (appelé “scope 2”) selon l’approche “location-based” quantifie les émissions à partir des “facteurs d’émission moyens associés à la production d’énergie en incluant les limites locales subnationales OU nationales” ; tandis que l’approche ‘market-based’ tient compte des émissions de GES du “producteur” d’électricité auprès duquel l’entité soumise au reporting achète contractuellement de l’électricité(27). Aucune de ces approches ne prend donc pas en compte la réalité physique et économique des phénomènes induits et évités. Espérons que les travaux de révision des guides du GHG Protocol permettront de mieux traiter ce sujet.

Comparaison des méthodes prescrites par le GHG Protocol pour le reporting des émissions associées au scope 2 (market-based vs location-based methods)

Note 3: les travaux réalisés en France dans le cadre du RCP Data Center et Cloud(28) excluent la prise en compte des PPA et GO dans le calcul de l’empreinte environnementale des activités d’hébergement.

  • En exigeant le reporting des quantités de chaleur perdue et leur température, l’acte délégué aurait dû permettre d’évaluer les gisements potentiels de récupération de chaleur. Néanmoins, un reporting de valeurs annuelles moyennes de la température ne paraît pas suffisant pour évaluer les potentiels de récupération de chaleur de manière pertinente. Par ailleurs, comme l’acte délégué permet de déduire la quantité de chaleur valorisée sur site pour le refroidissement du centre de données, il serait judicieux de garantir les performances énergétiques et impacts environnementaux associés aux procédés employés pour cette valorisation.

    Note 1 : en Allemagne, la loi fédérale allemande sur l’amélioration de l’efficacité énergétique (Energieefficiency gesetz – EnEfG) entrée en vigueur en novembre 2023, a déjà introduit de nouvelles obligations à destination des centres de données, notamment en matière de traitement de la chaleur perdue. Toutes les entreprises dont la consommation totale d’énergie finale est supérieure à 2,5 GWh avaient jusqu’au 1er janvier 2025 pour déclarer les quantités de chaleur résiduelle sur une plateforme en ligne.

    Note 2 : en France, la loi n°2021-1485 visant à réduire l’empreinte environnementale du numérique en France impose que les centres de stockage de données numériques valorisent la chaleur fatale qu’ils produisent, notamment à travers un réseau de chaleur ou de froid, OU respectent un “indicateur chiffré déterminé par décret sur un horizon pluriannuel en matière d’efficacité dans l’utilisation de la puissance”…

  • Même si la directive éco-conception de 2019 (citée par l’acte délégué pour l’évaluation de la capacité des équipements IT) et le règlement éco-conception pour des produits durables de 2021 sont censées fixer des exigences supplémentaires pour l’évaluation de l’impact des serveurs sur leur cycle de vie (au-delà des aspects énergétiques et de la consommation d’eau en phase de fonctionnement), ces réglementations et les référentiels sur lesquels elles s’appuient mériteraient d’être plus ambitieuses pour tenir compte des impacts environnementaux clés au niveau systémique sur l’ensemble du cycle de vie (émissions de GES, pollution de l’air, épuisement des ressources, utilisation des terres, pollution des cours d’eau, impact sur la biodiversité…). Pour ce faire, l’obligation d’utiliser des données d’inventaires publiques communes basées sur des méthodes robustes et des données fiables, transparentes, représentatives de l’évolution des pratiques et auditées par des tiers indépendants qualifiés seraient souhaitables. Aussi, au regard des importantes incertitudes et variations pesant sur certains paramètres clés (données d’inventaires, potentiel de production EnR, pertes réseaux, O&M…), des analyses de sensibilité seraient nécessaires pour des prises de décisions pleinement éclairées.

  • Par ailleurs, même si la DEE de 2023 exige que les États membres appliquent des sanctions « efficaces, proportionnées et dissuasives » aux infractions, on peut se demander si l’ensemble des États membres auront la volonté et les moyens de mettre en place des contrôles adéquats.

  • Enfin, au-delà de la nécessité de faire évoluer certains indicateurs et d’assurer une meilleure harmonisation entre différents textes réglementaires (et obligations), il serait nécessaire de faire évoluer le règlement européen sur l’intelligence artificielle (IA) de manière à mieux évaluer et encadrer l’usage de systèmes d’intelligence artificielle avec une portée extraterritoriale. Une incitation à une meilleure transparence et rigueur des acteurs de l’ensemble de la chaîne de valeur serait aussi nécessaire pour fiabiliser les études d’impacts et permettre leur comparaison de manière fiable.

Annexe- Détails des mesures concernant les centres de données

  • Pour les entreprises dont la consommation annuelle moyenne d’énergie a été supérieure à 85 TJ au cours des trois dernières années, une obligation de mise en œuvre d’un système de management de l’énergie (SME) certifié par un organisme indépendant conformément aux normes européennes ou internationales pertinentes (au plus tard le 11 octobre 2027) ;

  • Pour les entreprises dont la consommation annuelle moyenne d’énergie a été supérieure à 10 TJ au cours des trois dernières années (et non soumise à l’obligation de mise en œuvre de SME), une obligation de faire l’objet d’un audit énergétique (au plus tard le 11 octobre 2026). Cet audit devra être réalisé de manière indépendante et efficace au regard des coûts par des experts qualifiés ou agréés, soit mis en œuvre et supervisés par des autorités indépendantes dans le cadre de la législation nationale.

  • Pour les sites ayant une demande de puissance des technologies de l’information installées d’au moins 500 kW, la mise à disposition du public d’informations décrites en annexe VII.

    NB : à l’exception des informations soumises au droit de l’Union et au droit national protégeant les secrets commerciaux et les secrets d’affaires ainsi que la confidentialité, et les informations relatives à la défense et la protection civile.

    Parmi les informations à mettre à disposition du public par les propriétaires de centre de données figurent :

  1. Le nom du centre de données, le nom du propriétaire et des exploitants du centre de données, la date à laquelle le centre de données a entamé ses activités et la commune où le centre de données est établi ;
  2. La superficie au sol du centre de données, la puissance installée, le volume annuel de données entrantes et sortantes et le volume de données stockées et traitées au sein du centre de données ;
  3. La « performance » du centre de données au cours de la dernière année civile complète conformément aux indicateurs de performance clés concernant notamment la consommation d’énergie, l’utilisation de puissance, les consignes de température, l’utilisation de la chaleur fatale, la consommation d’eau et l’utilisation d’énergies renouvelables, en prenant pour base, le cas échéant, la norme CEN/CENELEC EN 50600-4 «Technologie de l’information — Installation et infrastructures de centres de traitement de données» (mesure valable avant l’entrée en vigueur de l’acte délégué visant à définir des indicateurs de durabilité des centres de données et des indicateurs clés de performance ainsi que la méthode permettant de les mesurer -cf. ci-après).

A noter : l’article 32 de la DEE de 2023 exige que les États membres déterminent un régime de sanctions applicables aux violations des dispositions nationales adoptées et prennent des mesures nécessaires pour assurer la mise en œuvre de ces sanctions (au plus tard le 11 octobre 2025). Ces sanctions doivent être effectives, proportionnées et dissuasives.

Comme annoncé, l’Acte délégué adopté le 14 mars 2024 apporte des compléments sur les indicateurs de durabilité et indicateurs de performance à reporter :

  • L’Annexe I détaille les informations à déclarer dans la base de données européenne sur les data centers ;
  • L’Annexe II qui précise les indicateurs de performance clé à suivre et les méthodologies de mesure associées ;
  • L’Annexe III décrit les indicateurs de durabilité et les méthodes de calcul associées ;
  • Enfin, l’Annexe IV précise les informations qui seront rendues publiques dans une forme agrégée.
  • Informations générales à communiquer au plus tard le 11 octobre 2025 (cf. Annexe I de l’acte délégué du 14 mars 2024) :
Description
1 a Nom du centre de données
b Nom et adresse du propriétaire et de l’opérateur
c Localisation

selon les Local Administrative Unit Code d’Eurostat les plus récents

d Type du centre de données: ‘enterprise data centre’, ‘colocation data centre’ or ‘co-hosting data centre’, combined with one of the values ‘structure’ or ‘group of structures’

Si un centre de données en colocation offre également des services de co-hébergement ou si un centre de données en co-hébergement offre également des services de co-hébergement, cela doit être indiqué.

e Année et mois de mise en fonctionnement
2 a Niveau de redondance des infrastructures électriques au niveau haute tension / basse tension (line-up) /au niveau du rack
b Niveau de redondance de l’infrastructure de refroidissement au niveau de la salle/au niveau du rack

Si “N” représente le nombre de base de composants ou fonctions permettant de satisfaire les conditions de fonctionnement normal, la redondance devrait être exprimée par rapport à “N”

  • Indicateurs de ‘performance’ clés à communiquer (cf. Annexe II de l’acte délégué du 14 mars 2024) :
Description
 

Indicateurs relatifs à l’énergie & la durabilité

a “Demande de puissance” des technologies de l’information installées

(“PDIT” en kW)

NB: where the installed information technology power demand has changed during the reporting period, a weighted average shall be used.

b Superficie totale du centre de données (“SDC” en m²).
c Superficie de la salle informatique du centre de données (“SCR” en m²).
d Consommation d’énergie totale (“EDC” en kWh) 

mesurée selon la norme CEN/CENELEC EN 50600-4-2 ou méthode équivalente.

NB1: la quantité d’EDC provenant des générateurs de secours (EDC-BG en kWh) doit être mesurée séparément.

NB2: les points de mesure doivent être définis à l’alimentation primaire et secondaire d’énergie et à chaque alimentation supplémentaire.

e Consommation totale d’énergie des équipements informatiques (“EIT” in kWh) mesurée conformément à la méthode de catégorie 1 pour le calcul du PUE définie dans la norme CEN/CENELEC EN 50600-4-2 ou eq.
f Fonctions de soutien aux réseaux électriques

est l’information indiquant si des fonctions qui soutiennent la stabilité, la fiabilité et la résilience du réseau électrique sont fournies par le centre de données, comme le déplacement de la demande de pointe ou la réponse en fréquence (FFR).

g Capacité moyenne de la batterie (“CBtG” en kW)

est la capacité moyenne des batteries DC “offertes” au réseau via un « marché pertinent » ou des « contrats » pour les fonctions de réseau électrique

h Entrée totale d’eau (“WIN” en m3) définie par la norme CEN/CENELEC EN 50600-4-9 WUE catégorie 2, ou si ce n’est pas possible, la méthodologie définie dans la catégorie 1 ou tout équivalent.
i Entrée totale d’eau potable (“WIN-POT” en m3)
 

j

Chaleur réutilisée (“EREUSE” in kWh) évaluée selon la norme CEN/CENELEC EN 50600-4-6 ou tout eq.

NB: si une partie de la chaleur perdue is réutilisée pour la refroidissement du centre de données, elle doit être soustraite

k Température moyenne de la chaleur perdue (“TWH” en C°) mesurée comme la température du fluide utilisé pour refroidir l’équipement IT de la salle de calcul en moyenne sur l’année et à chaque point de mesure.
l Température moyenne de l’air d’admission des équipements informatiques

(“TIN” en C°) mesuré comme la température moyenne du point de consigne dans toutes les salles DC, défini comme une commande du point de consigne au système de refroidissement utilisé pour l’équipement TIC en moyenne sur l’année.

m Types de réfrigérants utilisés pour le refroidissement et la ventilation
n Degrées-Jours de refroidissement (“CDD” en degré-jour) pour la localisation où se trouve le centre de données sur l’année calendaire précédente, en utilisant la méthode fournie par Eurostat et le JRC ou méthode equ. et avec une température de base de 21°C.

La consommation énergétique totale des équipements de technologie de l’information (appelée « EIT ») devra être mesurée conformément à la méthodologie de la catégorie 1 pour le calcul du PUE (Power Usage Effectiveness) établie dans la norme CEN/CENELEC EN 50600-4-2 ou son équivalent. La consommation d’énergie annuelle devra être combinée à chaque système d’alimentation sans coupure (uninterruptible power system – UPS) raccordé aux équipements informatiques des centres de données.

Pour les centres de données qui n’ont pas d’onduleur, la consommation électrique de EIT peut être mesuré au niveau du point de livraison électrique (power distribution unit - PDU) connecté aux équipements informatiques des centres de données, soit conformément à la méthodologie de la catégorie 2 pour le calcul du PUE énoncée dans la norme CEN/CENELEC EN 50600-4-2, ou à un point de mesure spécifié par les centres de données…

Figure 3 Positionnement du point de mesure de la température de la chaleur fatale

Source: Annexes à l’act délégué

Description
 

1

Indicateurs relatifs à l’énergie & la durabilité

(suite)

o Total renewable energy consumption (“ERES-TOT” in kWh) determined according the methodology set out in the CEN/CENELEC EN 50600-4-3 std or eq.
p Total renewable energy consumption from Guarantees of Origin

(“ERES-GOO” in kWh)

NB: GO cannot be counted for more than one DC or be created from PPA or on-site renewables

q Total renewable energy consumption from Power Purchasing Agreements 

(“ERES- PPA” in kWh) 

NB: any GO created as a result of such PPA must be included in ERES-PPA. Otherwise, the concerned amount of energy shall be subtracted from the measured ERES-PPA.

r Total renewable energy consumption from on-site renewables

(“ERES-OS” in kW)

NB: any GO created as a result of on-site Ren sources must be owned and retired by the reporting DC. Otherwise, the amount of energy in question shall be subtracted from the measured ERES-OS.

  • Indicateurs relatifs à la capacité des équipements IT à communiquer (cf. Annexe II) :
Description
2

Indicateurs relatifs à la capacité des TIC

 

a

ICT capacity for servers (“CSERV”) = the sum of the SERT active state performance or eq for all servers as declared in the manufacturer information in accordance with Regulation 2019/424 

The active state performance value for the configured server or group of servers in a DC computer room shall be either interpolated from the declared active state performance value for a configuration declared under the Regulation (EU) 2019/424, or provided by a server manufacturer, or provided by a table of values for CPU part numbers created from a large SERT dataset, or estimated from a large dataset of measured values where a “recognized” calculation method exists. 

b ICT capacity for storage equipment (“CSTOR” in petabytes) 

shall be the storage capacity, namely the sum of the raw (addressable) capacity of all SSD and HDD storage devices installed in all the storage equipment as declared by the storage device manufacturer. 

NB: colocation data centre operators may calculate CSTOR by extrapolating the value that corresponds to at least 90% of the installed information technology power demand of all new storage equipment installed in the reporting data centre. 

Les indicateurs relatifs à la capacité des équipements IT devront être mesurés pour les serveurs et les équipement de stockage de données tels que définis dans le règlement (UE) 2019/4244 qui définit les exigences d’écoconception pour les serveurs et les produits de stockage de données (et non le règlement 2021/341 modifiant une partie de la directive 2019/4244…).

  • Indicateurs relatifs au trafic de données à communiquer (cf. Annexe II) :

L’acte délégué autorise les exploitants de centres de données à mesurer ces indicateurs à partir de toute source ou combinaison de sources de données « suffisamment fiables disponibles », y compris les données mesurées directement par l’exploitant, les données déclarées par les clients des centres de données, ou des données fournies par les opérateurs de télécommunications et les fournisseurs de services :

Description
 

3

Indicateurs relatifs au trafic de donnée

a Incoming traffic bandwidth (“BIN” in gigabytes per second) shall be measured as the total provisioned bandwidth for incoming traffic to the data centre compute.
b Outgoing traffic bandwidth (“BOUT” in Gbs) shall be measured as the total provisioned bandwidth for outgoing traffic from the data centre computer room, aggregated for all the connectivity capacity, and averaged over the year
c Incoming data traffic (“TIN”, in exabytes) shall be measured as the total incoming data to the data centre computer room, aggregated over the course of the reporting year, irrespective of the number of the data centre’s connections.
d Outgoing data traffic (“TOUT”, in exabytes) shall be measured as the total outgoing data from the data centre computer room, aggregated over the course of the reporting year, irrespective of the number of the data centre’s connections. 
  • Informations qui seront rendues publiques

Plusieurs informations seront rendues publiques mais de manière agrégée (cf. tableau ci-dessous). Par ailleurs, l’article 12 de la directive 2023/1791 précise que les informations soumises au droit de l’Union et au droit national protégeant le secret commercial et le secret d’affaires et la confidentialité ne devront pas être rendues publiques.

A noter: les indicateurs dits de performance seront considérés comme des informations confidentielles.

Au niveau de chaque Etat membre

ET au niveau de l’Union Européenne

i Number of reporting data centers
ii Distribution of reporting data centers by size category*
iii Total installed information technology power demand
iv Total energy consumption
v Total water consumption
vi** Average PUE, Average PUE, average PUE per type of data centre, and average PUE per size category*
vii** Average WUE, average WUE per type of data centre, and average WUE per size category*
viii** Average ERF, average ERF per type of data centre, and average ERF per size category*
ix** Average REF, average REF per type of data centre, and average REF per size category*
  • L’Annexe IV de l’acte délégué définit 5 catégories de data center à utiliser pour l’agrégation des données :
  1. Très petit data center 100-500 kW
  2. Petit data center 500-1000 kW
  3. Data center de taille moyenne
  4. Grand data center 2 – 10 MW
  5. Très grand data center > 10 MW

** Les indicateurs dits de durabilité devront être agrégés de manière pondérée en utilisant la consommation d’énergie comme facteur de pondération

Analyse

Notes

1 :
Sous réserve que les acteurs concernés déclarent des données fiables et soient incités à le faire…

2 :
Liste non exhaustive

3 :

Varun Sakalkar et al., Data Center Power Oversubscription with a Medium Voltage Power Plane and Priority-Aware Capping, 2022

4 :
Bilge Acun et al., Carbon Explorer: A Holistic Approach for Designing Carbon Aware Datacenters, v3 2023

5 :

SPEC, The SERT® Suite Design Document 2.0.x, 2022

6 :
Dans la version de 2022

7 :

Anders Bjørn et al, Renewable energy certificates threaten the integrity of corporate science-based targets, 2022 

8 :
MIT Technology Review, Google, Amazon and the problem with Big Tech’s climate claims, July 2024

9 :
Isabel O’Brien for the Guardian, Data center emissions probably 662% higher than big tech claims. Can it keep up the ruse?, September 2024

10 :
Dont les pertes électriques et les impacts liés à la conversion, le stockage, le transport, la distribution d’électricité et la gestion des congestions.

11 :
De l’extraction des minéraux nécessaires à la fabrication et au fonctionnement d’une centrale jusqu’à sa fin de vie en passant par le transport des équipements et la gestion et la maintenance des infrastructures.

12 :
ie. en donnant la priorité aux moyens de production dont les coûts marginaux à courts termes sont les plus bas ce qui peut notamment créer des effets contre-productifs en période de pointe si des moyens de production d’énergie fortement carbonés doivent être temporairement activés et aussi engendrer des coûts de transmission et de gestion des congestions supplémentaires.

13 :
Qu’est-ce que la logique de « merit order » et des coûts marginaux de production électrique ?

14 :
En cas d’auto-production et autoconsommation d’électricité ou en cas de partage d’énergie au niveau local comme permis par la Directive 2024/1711 par exemple.

15 :
Wilson Ricks and Jesse D. Jenkins, The Influence of Demand-Side Data Granularity on the Efficacy of 24/7 Carbon-Free Electricity Procurement, 2024

16 :
Iegor Riepin, Tom Brown, System-level impacts of 24/7 carbon-free electricity procurement in Europe, 2022

17 :
Eicke and Schittekatte, Fighting the wrong battle? A critical assessment of arguments against nodal electricity prices in the European debate, 2022

18 :
Verhaeghe et al, Système de prix nodaux : expérience américaine et perspectives pour l’Europe, 2018

19 :
https://cloud.google.com/blog/topics/sustainability/t-eacs-offer-new-approach-to-certifying-clean-energy?hl=en

20 :
Qingyu Xu et al, System-level impacts of voluntary carbon-free electricity procurement strategies, 2024

21 :
New Climate Institute, Briefing: 24/7 renewable electricity matching is a far more credible approach for the GHG Protocol and the SBTi than the Emissions First Partnership proposal, Octobre 2024

22 :
https://watttime.org/wp-content/uploads/2023/12/WattTime-AccountingForImpact-202209-vFinal2.pdf

23 :
https://gridemissionsdata.io/

24 :

25 :
GHG Protocol, Guidelines for Quantifying GHG Reductions from Grid-Connected Electricity Projects, 2007

26 :
World Research Institute, GHG Protocol scope 2 guidance, An amendment to the GHG Protocol Corporate Standard, 2015

27 :
Il est intéressant de noter que le GHG Protocol parle de ‘producteur’ d’électricité qui n’est, en pratique, pas nécessairement le ‘fournisseur’ d’électricité de l’entité qui réalise son reporting…

28 :
Référentiel méthodologique - Evaluation environnementale des Services d’hébergement informatique en centre de données et de Services Cloud


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